C'est le mot à tout va " Pervers narcissique " alors je préférais me dire qu'il était seulement narcissique et manipulateur. Ce qui fait déjà beaucoup ! Et puis d'analyses en analyses, je peux le dire, qu'effectivement il avait aussi de la perversité psychique, ce qui a encouragé ma rebellion et mon agressivité.

J'étais une femme qui avait plutot une vie belle dans la campagne. Je vivais avec l'homme que j'aimais. Vingt ans de fidélité. Je fais parti des caractères hypersensibles. Il ne me fallait pas grand chose pour me faire sourire. 

Et puis il y a eu cette rencontre. Et puis il m'a dit tout ce qu'une femme rêvait d'entendre, si bien que j'ai y ai cru à fond. 

" J'ensoleillais sa journée " me disait-il. " j'avais le plus beau sourire qu'il ne connaisse" etc....Tu parles ! Mon sourire il l'a tué aussi ! Bref....il me mettait sur un piédestal dans le but de me mettre en confiance et je le croyais sincère. Il s'est fait passer pour un empathique et attentionné, comme je l'étais moi-même. Son masque est tombé petit à petit quand j'ai quitté mon compagnon et que je me suis retrouvée seule et dans la précarité. 

Encore aujourd'hui je ne comprends pas tout. J'ai supplié le psychologue dans les larmes en lui demandant :

- Aidez moi à comprendre comment j'ai pu en arriver là?

J'ai alors repoussé mon compagnon. Je devenais irritable et invivable. Si bien que nous nous sommes déchirés.

Je suis alors tombée fortement amoureuse de cet homme rencontré. Je pensais que j'étais une " conne " pour avoir tout gobé parce que je voyais pourtant des choses pas claires. Il a fallu que je lise l'article d'un Psychiatre qui expliquait que ce sont des personnes intelligentes qui se font avoir. Parce que la personne intelligente, quant elle doute, elle trouvera toujours une réponse.

C'est exactement ça. A l'époque, je lui disais tout. Je lui disais que mon compagnon voulait faire une piscine, il me disait qu'il en ferait une aussi. J'allais dans un lieu que j'adorais avec mon compagnon, il me disait : je t'y emmenerais ! On ira ensemble ! Dans sa maison , il me disait : Tu vois, il y a de la place pour mettre tes affaires ! 

Je ne voyais plus rien à part ce qu'il me disait. J'ai alors tout plaqué sans encore comprendre aujourd'hui comment j'ai pu faire ça. J'ai jeté mille choses matérielles avant de partir qui m'étaient importantes.  Pendant quatre ans, sans tout comprendre, il me mentait continuellement.

A l'automne 2019, ma conseillère de pole emploi me dit :

- Cette personne vous mène en bâteau !

Je me braque. Et elle ajoute :

- Excusez-moi ! Mais je voulais vous faire un electrochoc ! 

L'electrochoc ne s'est pas fait. Au contraire, j'étais tendue et je lui disais qu'elle se trompait. 

Tout m'est revenu comme un boomerang à l'automne 2020. Je commençais à vraiment réaliser. J'avais le cerveau en flasbacks continuels. Je faisais des insomnies. Je me suis mise à faire une crîse d'angoisse dans la rue lorsque je l'ai vu avec elle.

Ah oui parce qu'il y a elle. Mais là aussi, comme un bon marchand de sommeil, il a réussi à me faire gober beaucoup de choses pour que je reste confiante. Cela a fonctionné sur quatre ans. 

Début de l'année 2021, complètement démolie, j'ai voulu entrer en contact avec elle. Elle était d'accord pour se contacter. Et puis je me suis aperçu qu'elle m'avait bloquée sur Facebook. C'est là que j'ai compris qu'il avait pris les devants. Je n'ose pas imaginer pour quoi il m'a fait passer.

Suite à cela, j'ai contacté une de ses ex pour lui demander comment s'était passé sa relation avec lui, avant de lui dire quoique ce soit. Alors elle m'a raconté. Déjà là, je me suis rendu compte qu'il ne m'avait pas dit la même chose. Et elle ajoute :

- Non mais c'est un malade ! Narcissique.....Pervers ! Il a des gros problèmes ce garçon ! 

Elle me demande alors qui je suis et pourquoi je lui demandais tout ça. J'explique en gros. Et elle me dit :

- Barrez-vous, quoi !

Sur le coup j'ai fais une attaque de panique. J'ai foncé dans chaques pièces en regardant mes affaires, affolée, je me disais : 

- Mon dieu ! Qu'est-ce que je fais ? Où je vais?

Un ami avait tenté déjà en juillet 2020 de me réveiller. Il me disait :

- Mais attends Sandrine, il t'a éloigné parce que tu lui faisais peur ! C'est pas de l'amour ça ! Il t'a isolé.

Une voisine bienveillante, elle, me disait :

- Tu es son jouet ! Et il t'a mît dans la merde ! Moi je te le dis parce que je t'aime et que tu ne méritais pas du tout ça !

Alors ça, pour m'avoir mît dans la merde, c'est le cas de le dire. Je me suis retrouvée au RSA, malgré moi, et déjà ça c'était humiliant. Mais je gardais confiance en lui en croyant vraiment que je retrouvais le bonheur de la campagne. .

En fait, il ne m'a jamais aidé. Au contraire, il me disait que je me plaignais tout le temps. Je crois que c'est normal quant on voit le grand contraste entre ce qu'on vous promettait et ce que je vis depuis deux ans. Il ne s'est jamais soucié si j'avais besoin de quelque chose. 

Deux personnes qui le connaissent n'ont pas voulu me croire. Je ne comprenais pas jusqu'à ce que je lise que les manipulateurs sont capables de jouer sur les apparences. Et en fin de compte c'est ce qu'il a fait les premières années avec moi. Je lui aurai donné le bon dieu sans confession. Moi même, je ne croyais personne alors je peux comprendre que des gens ont du mal à me croire. 

J'ai eu des idées très noires. Je suis aujourd'hui en suivi psychologique et je suis très angoissée sur mon avenir. Je vis aussi la peur de me faire sucrer les 497 euros par mois qui étaient déjà de la survie. Ma situation est anxiogène car je ne vois pas comment redémarrer des recherches d'emplois quant on est devenue encore plus craintive, pulvérisée et qu'on ne fait plus du tout confiance aux inconnus et un peu plus difficiement avec les connaissances, les amis er la famille. Je l'écris dans les sanglots. 

L'argent aussi il en a joué. Il me disait de ne pas m'inquiéter pour l'argent, qu'il en avait, lui ! Et que je devais me faire plaisir. Alors bêtement, j'ai voulu me faire plaisir : 3 euros par ci, 5 euros par là. Si j'avais deviné, je n'aurais jamais fait ces achats que j'aurai dû réserver en cas de gros coups durs. Si j'avais su......

Aujourd'hui, ma survie mentale c'est de dessiner et le livre de Sylvain Tesson " Dans les forêts de Sibérie". J'aimerais, comme lui, me barrer dans une cabane si je le pouvais. J'ai des anesthésies émotionnelles. J'ai perdu la contemplation. Je n'arrive plus à sourire en regardant un oiseau ou un bébé et d'autres situations. Il ne faut plus me parler de certains sujets, de certains lieux, de certaines chansons ni d'amour. Alors ça, moi qui était pleine d'amour, ce n'est plus possible. L'homme qui va m'approcher, je le sais, j'aurai de la crainte ou de l'agressivité. J'ai perdu la confiance.

J'ai rejeté beaucoup de choses et je me demande si ce n'était pas me supprimer moi-même en jetant à la poubelle des dessins, des activités etc....

C'est une amie qui m'a parlé un jour de " l'emprise". Il a fallu que je lise en psychologie pour mieux comprendre. Je crois que plus je comprend, plus j'ai l'impression que je vais devenir folle. Je crois qu'il faut l'avoir vécu ou être très calé sur le sujet pour vraiment comprendre les dégâts. 

Parfois, par désespoir et espoir, je joue au loto. Ca ne réparera jamais les dégâts psychologiques mais ça m'aiderait. J'aurai acheté une petite maison. J'aurai pu recevoir dans le jardin toutes ces personnes qui ont été si humaines avec moi. Et je pense que je lancerais mon rêve : mes dessins et des produits dérivés. J'aurai mon atelier ( ce qu'il me promettait, lui). Et puis j'inviterais mes adorables voisins dans un bon restaurant. Ce qu'ils ont fait pour moi, je ne l'oublierai jamais. Ni mon ex compagnon. L'amour, c'est ça ! 

Bon, je sais, pour le loto, je peux rêver aussi. Mais qui sais ? On se raccroche à ce qu'on peut. 

Le genre de collier qui prend beaucoup de temps sur le ponçage au papier de carrossier mais c'est toujours un plaisir quand on aime son travail :-) Ce collier fait partie de mes dernières créations. Collier et boucles d'oreilles assorties que je garde précieusement pour l'instant puisque j'ai cessé mon activité professionnelle.